Toutes les informations au sujet des études des cours d’eau dans le Lot-et-Garonne

Découvrez comment des experts analysent la qualité des cours d'eau du département.

Inventaires des macro-invertébrés benthiques pour évaluer la qualité des cours d’eau


Les macro-invertébrés benthiques représentent les organismes de taille supérieure à 1 mm qui vivent dans les milieux aquatiques à la surface des substrats immergés (sédiments, végétaux…). Ces derniers sont essentiels dans la dynamique des populations, notamment piscicoles, car ils forment les premiers maillons de la chaîne alimentaire des milieux aquatiques.


Les invertébrés aquatiques sont très diversifiés. Il peut s’agir d’insectes (larves et adultes), de mollusques, crustacés, sangsues ou encore de vers. Chaque groupe d’invertébrés possède des caractéristiques, des traits de vie, qui leur sont propres (substrat, paramètres physico-chimiques, tolérance à la pollution, etc.). Ces caractéristiques rendent l’étude des peuplements d’invertébrés particulièrement intéressante pour l’évaluation de l’état de nos cours d’eau. L’analyse de ces populations permet d’identifier toute perturbation, même épisodique, du milieu. Elle permet également d’identifier la nature des pressions subies : biologiques, physiques, physico-chimiques, naturelles et anthropiques.

L’intérêt de l’étude des invertébrés aquatiques dans le département


Pour toutes ces raisons, l’étude des invertébrés aquatiques est, depuis de nombreuses années, une technique de bio-indication couramment utilisée et normalisée pour caractériser l’état de nos cours d’eau.


La Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de Lot-et-Garonne réalise des prélèvements, tri et détermination d’invertébrés aquatiques selon le protocole IBG-MPCE (indice biologique global, méthode petits cours d’eau). L’analyse et l’interprétation des résultats sont réalisées grâce à un indice spécifique : l’I2M2 (Indice Invertébrés MultiMétriques) qui fournit une note entre 0 et 1 définissant l’état écologique du milieu suivant 5 classes de qualité de mauvais à très bon.

La carte ci-dessous présente les résultats de ces inventaires entre 1998 et 2022.

Carte des résultats des prélèvements d’invertébrés aquatiques entre 1998 et 2022

Cartographie des différents assecs et absences d’écoulements


La gestion quantitative des cours d’eau est une problématique majeure en Lot-et-Garonne.


En période estivale de « basses eaux », les cours d’eau voient leur niveau diminuer jusqu’à atteindre leur étiage c’est-à-dire un abaissement exceptionnel du débit. Ces étiages sont souvent naturels dans les départements du sud-ouest de la France, mais ils tendent à se généraliser à tout le pays sous l’effet du changement climatique. Ils sont aussi souvent accentués par les différents usages de l’eau à une période où celle-ci est la moins disponible parfois même jusqu’à l’assèchement total du cours d’eau, c’est l’« assec ». Cette situation est dramatique, car elle ne permet évidemment plus le maintien de la vie aquatique.


Les pressions exercées sur les milieux aquatiques par le manque d’eau sont importantes : fragmentation du cours d’eau, altération de la qualité physico-chimique du milieu (élévation de la température, mauvaise oxygénation, concentration des polluants), fort développement de végétation aquatique ou de maladies ou disparition d’écosystèmes entiers lors des assecs.


Ainsi, sur de nombreux cours d’eau du département, le maintien d’un peuplement piscicole est régulièrement mis en péril, chaque année.


La Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique de Lot-et-Garonne va réaliser cette année, de juin à septembre, le suivi cartographique des assecs et ruptures d’écoulements de quatre grands bassins versants en compléments des observations de l’OFB (Office Français pour la Biodiversité) sur le réseau ONDE (Observatoire National des Étiages). Les résultats seront transmis à l’ARBNA (Agence Régionale pour la Biodiversité Nouvelle-Aquitaine) et permettront d’avoir de meilleures connaissances sur les phénomènes d’étiage des cours d’eau du département ainsi que sur leur évolution dans le temps, et surtout de les partager avec différents usagers, gestionnaires, grand public, etc.

Note
 : Soyez acteur de votre environnement et partagez vos observations sur les niveaux d’eau grâce à un outil cartographique collaboratif mis en place au niveau national : https://enquetedeau.eaufrance.fr

Réseau de surveillance de la température des cours d’eau


La température d’un cours d’eau est un paramètre important pour la fonctionnalité d’un écosystème aquatique. En effet, il s’agit d’un facteur ayant une forte incidence sur la mesure d’oxygène dissous dans l’eau et sur de nombreux processus biologiques comme la respiration, la photosynthèse ou encore la dégradation des matières organiques.


La température joue un rôle déterminant dans la dynamique des populations. Les poissons, comme tous les organismes aquatiques, possèdent des optimums thermiques pour la réalisation de leur cycle biologique, notamment pour leur reproduction. La température va donc être un paramètre déterminant dans la répartition des espèces piscicoles le long d’un cours d’eau.


Comme pour beaucoup de départements non salmonicoles, le suivi thermique en routine a tardé à se développer en Lot-et-Garonne. Cette connaissance n’en reste pas moins fondamentale dans la gestion des espèces repères des contextes des domaines intermédiaire, cyprinicole et landais.


La mise en place d’un réseau de suivi thermique interne à la fédération a donc été préconisée pour 19 de nos 41 contextes piscicoles lors de l’élaboration du PDPG (voir onglet PDPG). Elle s’inscrit comme l’une des actions phares de ce programme que nous mettons en œuvre depuis 2017.


Notre réseau se veut complémentaire au RNT et a été installé en concertation avec les partenaires techniques du territoire, dont l’OFB. Il est aujourd’hui constitué de 25 stations installées entre 2018 et début 2020 sur l’ensemble du département.


Nous réalisons aujourd’hui un suivi méticuleux de nos enregistreurs pour garantir leur bon fonctionnement. L’acquisition de données de température, couplée aux inventaires piscicoles, va nous permettre d’obtenir une masse de données suffisante pour les valoriser et répondre à plusieurs de nos objectifs :

  • compréhension des dynamiques de populations ;
  • préserver et mieux gérer les espèces repères par anticipation des phases clés de leur cycle biologique ;
  • identifier les anomalies et leurs causes ;
  • comprendre l’évolution annuelle des températures au regard du changement climatique.

Une question sur les différentes études ?

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